Voyage en Corcellie

© JLuc – avril 2014


Tu es née

mercredi 9 avril 2008, par Caro

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Mars 2006
Un mois est passé depuis ta naissance et je reprend ce témoignage pour y ajouter des précisions, avant que le brouillard emporte petit à petit les sensations, les émotions, les moments de ta naissance.

Tout d’abord, et aussi parce que Jean-Luc y tient, parler un peu plus de l’expulsion. Ce que je retiens de plus fort est le cri accompagné de la sensation de brûlure intense. Ce cri sortant de ma gorge, je l’entends encore, il était animal, sauvage , profond, il m’a aussi fait naître je crois. Je ne me suis jamais sentie plus vivante.

Au début de la sensation de poussée, je crois que je retenais mon corps en respirant par petits coups, en criant, je ne voulais pas, la brûlure et l’intensité de la poussée me surprenaient. A ce moment, j’ai dû perdre le fil, ne plus savoir comment respirer et avoir peur que ça dure trop longtemps... Heureusement, Jean-Luc m’a bien aidé, en me ramenant doucement au présent, à ma respiration, et à l’oreille, il m’a dit de respirer en soufflant puis de pousser longtemps et c’est ce que j’ai fait pendant toutes les premières poussées.

Et ta tête est sortie. Je me sentais fatiguée, je ne voyais pas ta tête et il ne fallait pas ralentir mais surtout continuer à pousser pour que puisse suivre tes épaules et ton corps. Jean-Luc et Liliane m’ont alors sollicitée pour de longues poussées, je criais toujours en rythme et tu es entièrement sortie.
Jean-Luc me dit aujourd’hui que ce moment où seule ta tête est apparue fût fort pour lui car il voyait que j’étais fatiguée alors qu’il fallait surtout de l’énergie pour continuer.

Ouf, tout s’est bien passé !

Une fois née, la sage-femme t’a posé sur mon ventre et Jean-Luc est monté sur la table d’accouchement nous rejoindre : la petite famille gigogne avec bébé sur maman, maman dans les bras de papa, papa adossé au lit.
Nous t’avons alors accueillie tous les deux avec plein d’émotion, de surprise et de curiosité. Tu étais toute rose et lisse. Je n’ai pas pleuré, dépassée par le moment sûrement, heureuse, remplie de cette aventure.

Le placenta est sorti 30 minutes environ après toi, la sage-femme m’a un peu appuyé sur le ventre, craignant une hémorragie (???)
Ton papa a demandé à emporter le placenta dans une essoreuse à salade (seul récipient disponible dans l’euphorie du départ !)

Les sages-femmes nous ont laissé tous les trois au moins 2 heures sur cette table d’accouchement à nous regarder, nous prendre en photo, te découvrir.

Je t’ai mise au sein que tu a tétouillé sans vraiment têter.
Quand tu es née, le cordon a été coupé par ton papa. Tu as émis des sons assez petits quand l’air est entré dans tes poumons, je ne me souviens pas d’un grand cri.
Tu étais calme et sûrement fatiguée par le chemin parcouru.
Je crois que ta naissance fût douce comparée à d’autres enfants et cela grâce au respect de nos envies par l’équipe médicale.

Deux sages-femmes, Liliane et Catherine, étaient présentes et discrètes ce jour-là. Elles ne t’ont pas embêtée, juste au bout de 2 heures pour te peser et te mesurer, te mettre du collyre dans les yeux (j’avais fais une infection vaginale) et te donner de la vitamine K (en liquide).
Nous avons négocié pour que tu n’ai pas de passage de sonde nasale et gastrique (quelle horreur !) et ça a marché !

Tu n’as pas été lavée tout de suite mais seulement le lendemain matin, ainsi ta peau est restée protégée par le vernix jusqu’à ce qu’il la pénètre.
Tu as passé ta première nuit dans mes bras, sur une peau d’agneau, ton papa dormant sur le lit à côté.

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